Lundi 5 avril 2021, à mon arrivée Saint Gilles en Camargue chez Edit et P0llux je découvre BAM le journal de la résidence, je lis : « Quand à Julia Lopez, elle arpentera le territoire pour mener un projet avec les habitants » elle me plait cette phrase, il a de la vitesse, Il faut tirer un fil, dans cette arpentage un tissage doit se faire.

Nous partons au château d’Espeyran. Nous sommes accueillis par Henri-Luc, à première vue  ce lieu semble endormi. La visite commence, juste à gauche avant de rentrer dans une grande pièce je suis attirée par une petite peinture que notre guide qualifie de « croûte », elle est troué à cinq différents endroits, on voit un cheval, sur celui-ci  un cavalier absent, sa silhouette inachevée laisse apparaître la toile …

Mardi 6, une invitation sort du chapeau, il s'agit d’un déjeuner  au château d'Espeyran.  Avant de partir je me fais prêter un magnétophone.

A table on me présente Anna Baranek, Colin G, Pierre Bendine-Boucar, Julien Catala, en plus la petite Jeanne joue autour  de nous. Après avoir mangé, je sors l'appareil et David le démarre. Je pose la question : « qu’est-ce-que c’est qu’habiter pour vous ? ».  C’est parti ! une petite collection de réponses se créait, une  personne ne répond pas, il n'y a pas d’obligation, mais ça attise ma curiosité.

Mercredi 7, nous partons à Aigues mortes, la ville fortifiée. On me parle de l’histoire des hommes qui ceux sont échappés de la tour-prison en faisant une corde nouée de chemises. On me raconte aussi l’histoire de femmes enfermées dans obscurité au XVIIIe siècle, nourries au pain et à l’eau. Nous sommes au milieu de la tour Constance, sur une des pierres il est inscrit « résister ». Il s’agit d’une trace laissée par une femme nommée  Marie Durant.

Plus tard dans la journée, je sors de ma valise mes habilles de sport, un pull et un short noir. J’ai un nouveau complice pour aller courir, Henri-Luc. Sur le chemin un Toro fixe son regard sur moi, nous sommes à une quarantaine de mètres l’un de l'autre et séparés par une roubine. Il se passe une minute peut-être, je tiens son regard nous communiquons d’une certaine manière, jusqu'à  ce qu’il fasse demi-tour pour rejoindre sa manade. Mon pull était rouge … Nous avons fait 6 kilomètres en course à pied et 1 kilomètre en marche.

Jeudi 8, je rends visite à Joris Brantuas, lui c’est la peinture qui l’habite. Après une discussion au soleil, nous partons sur plusieurs points du territoire où il a un concentré de son énergie, là où ses peintures sont stockées, là où il cumule les traces de sa danse picturale. Nous avons parcouru environ 160 kilomètres dans le Gard.

Celui qui n'avait pas répondu lors de ma petite enquête m’offre l‘occasion de tirer des fils de réponses en m’invitant à sillonner le territoire en courant, une habitude chez lui. Des paysages s’offrent à mes yeux… Pendant le trajet, un bruit inattendu venant du ciel approche derrière nous, il s’agit d'un vol d’oiseaux, ce sont les  Ibis Falcinelle  qui sont passés en deux temps,  je les salut, quelle merveille ! Je suis sous leur territoire, je suis une invitée, réjouie et contente. Je remercie en silence. 

Vendredi 9, je rencontre Joëlle et son âne Amadeus. Elle est équi-thérapeute, lors de notre échange, je lui parle d’une image qui se répète dans mon esprit depuis mon arrivée à Saint-Gilles « l’ossature de la cage thoracique d’un cheval, à l’intérieure de celle-ci un baluchon de vêtement » entre autre elle me dit c’est une image archaïque, up !  On se tape la main, nous sommes d’accord. Elle me fait visiter des terrains dont les abricotiers ont été retirés, afin de redonner l’habitat aux chevaux. Puis nous inventons le verbe, « des-abricoter »

Samedi 10, je n’ai rien écrit ce jour …

 

Habit(er), c’est :

créer des marques

s’investir dans un espace, partager

poser ses clefs en arrivant

s’aménager un espace

faire du lien

s’investir dans un lieu

poser son sac

imprimer une énergie sur un lieu en le modifiant

s’étaler pour créer un jardin

avoir l’oreille tendue, écouter le voisin quand il ouvre les rideaux

créer de la beauté autour de soi

laisser une énergie de soi




Jeudi 26 Août 

C’est la feria à Saint Gilles, après le dîner nous partons voir ce qui se passe dans les rues , c'est fête populaire, tout le monde est dehors. David est avec son chien. Dominique Sampiero, Lucie et les enfants prennent une table dans un bar dont je ne me souviens pas du nom, on voit à peine entrer les gens…les images dans ma mémoire sont devenues floues… je suis derrière les barreaux, une manade de chevaliers s'approche, ils ont des tridents comme dans les films de western. Trois chevaux d’un côté et trois de l’autre forment une flèche serré,ils  entourent un taureau. Derrière eux, une meute de jeunes hommes sans chemise qui courent avec un seul but : maîtriser la bête et la faire tomber. Ça se passe en quelques secondes, l'adrénaline monte,  je me détache du groupe en m'enfuyant  entre les barreaux (grillages) qui se trouvent sur le trottoir pour me protéger des taureaux. Je veux être un des ces jeunes hommes, courir sans chemise, m'attaquer corps et âme à ces animaux noirs de chair avec cornes c’est instinctive, les yeux des toutes les personnes qui regardent brillent. Une sorte de joie venant de la nuit de temps exulte, c’est comme un rite de passage, je pense au cavernes de lascaux, a ‘los llanos orientales de la colombie, a orinoco” un très très beau métissage entre indigènes,indigènes, noirs et espagnols…



https://www.youtube.com/watch?v=ujZXBn2MJ4w&list=RDdid4bCUzhSM&index=3

Je suis surprise  par la jeunesse de la population,  je me demande  d'où ils  sortent, ou ils sont la journée, ils ont tous moins de 30 ans. 



D'habitude je n’aime pas les tumultes des gens, ni les bruits, encore moins les personnes bourrées, ce soir je me laisse engloutir par la foule et la nuit ne finit jamais  … un renversement de l'ordre s'opère.  



Vendredi 27 août  2021 



Dominique Sampiero est dans la résidence, c'est un poète. 

De temps à autre il m’arrive d'écrire des poèmes, je partage mon dernier poème avec lui, on le décompose, on le recompose en bon francais:  



Mes yeux intérieurs  se surprennent de la voir , 

arrosée par mes larmes, elle respire, elle bouge lent et délicate,

mes yeux intérieurs s'offraient en croyant qu’elle va se fermer, 

mes yeux intérieurs on vu très haut dans la montagne-coeur une fleur éternelle”  



Je suis sur la route vers Ille sur la Sorgue pour visiter l'exposition à la villa datris, les fils de mots continue par texte:  



 habiter le vent, 

 habiter les hautes herbes, 

habiter les racines, 

habiter le souffle"

-tu es ou ?

-je suis assise dans mon ombre 

 

Jeudi 28 Août

Marina, une couturière du village, m'attend, elle ne reçoit que sur rendez-vous.  Je marche lentement et à pas court, j'ai mal à la tête. Le travail à faire est de raccourcir trois rideaux,  2 rouges  et 1 jaune. C’est pour ma chambre d’artiste en cours d'aménagement dans le cadre de la résidence. La pièce a besoin d'être habillé, réchauffée,  embellie,  c'est vital  pour moi de créer les bonnes conditions pour se reposer avec de la beauté autour. Je passe du temps dans cette pièce à écrire et à réfléchir… la couturière doit m'appeler une fois que le travail est prêt.

A mon retour je prends des photos des ombres, je regarde, j'arrête un riverain qui lave sa voiture, il rehausse  la tête et me regarde dans l'air inquiet. 



Je pense aux peintres,  comme Paul Gauguin,Vincent Van Gogh ou Picasso qui sont venus  dans le sud de France. Je pense à leur rapport à la lumière d'ici, j'imagine un titre pour série de peintures, “les ombre du sud”. Ça continue, Sampiero laisse à son passage les goût de mots, ca recommence: 



C'est le bleu qui m'arrête, c'est le coq que j'entend, c'est l’ombre du sud qui m'inquiète, voyage au poète. Le jaune n’est pas bienvenu, l’orange qui traverse” 




Lundi 30 Août 2021



Pour que la matière textile 



Les vêtements et les tissus résonnent avec notre intimité et constituent une deuxième peau avec laquelle nous pouvons vivre dans le monde et nous déplacer. Ils portent nos affects et nos

identités, ils nous aident à tisser des liens avec les autres. Alors, on peut dire que l’on porte le monde globalisé sur le corps, avec toutes ses implications : l’économie, son système de production de masse, et la circulation.

Les vêtements sont aussi une « projection du corps, le tissu est forme, matière et sens. Il possède une dimension liée à notre monde affectif, une mémoire ancienne qui nous concerne tous. Ce matériau familier, après avoir été relégué à sa fonctionnalité (le vêtement qui couvre le corps, les draps, les rideaux…), ou limité à des formes décoratives (le kilt, les tapisseries…), connaît une légitimité nouvelle dans l’art contemporain et ouvre une réflexion conceptuelle en tant qu’élément d’innovation. Ses qualités plastiques, sa flexibilité, ses formes malléables, en font un langage multiple qui vient de son rapport singulier à la fibre. Pas moins importantes, ses qualités tactiles qui restent à développer dans une culture qui a privilégié jusqu’ici la vue.

 

Mardi 31 Août 

« Chez les autres »



« L'expérience limite est inévitable pour le voyageur, il existe en lui un grand désir

d'espace extérieur, ce qui lui permet justement d’étendre l'espace intime, comme si

n'importe quel voyage était un déplacement spatial et temporel, un aller au plus

profond de son être.»1



Dans nos coordonnées mondialisées où le modèle est la circulation des biens et des

personnes, des migrations sud nord, sorte de reflux historique, partent désormais à

la rencontre du « vieux monde ». Les migrants suivent en général des filières rattachées à leur communauté, marchent dans les pas de leurs prédécesseurs qui ont déjà fait la traversée pour des raisons économiques.

Le nomadisme est différent de ce mouvement. Plutôt que de suivre un parcours déjà

Balisé, le nomade construit sa carte au fur et à mesure de son déplacement. C’est un

voyage en intensité qui ouvre l’espace tout au long du trajet.

En tant qu' artiste voyageuse à Saint-Gilles je suis dans une position d’ouverture à l’autre, qui dévoile une condition de vulnérabilité, puisque je dépends des rencontres, comme une  forme de puissance, parce que je suis  en mesure de tisser des liens.

 En tant qu’artiste voyageuse je pose un regard neuf sur le territoire. Une certaine légèreté me  permet de me déplacer de telle vibration à telle autre, et mon corps qui ballote, devient le réceptacle de toutes les forces qui arrivent de l’extérieur.



Quand on voyage, le corps se déplace dans des lieux multiples et se livre à

l’inconnu, découvrant des mondes : des paysages, des architectures, des coutumes,

des odeurs et des saveurs…



Mon âme silencieuse voyage à un rythme propre, avec une perception élargie. C’est de la sorte qu’elle reconnaît, à travers tous ses lieux de passage, les éléments qui l’ont constituée, les sédiments de mon histoire.



Le voyage est devenu aujourd’hui omniprésent dans les oeuvres d’art contemporaines.« L’artiste est devenu un prototype de voyageur contemporain, l’homo viator, dont le passage à travers les signes et les formes, renvoie à une expérience contemporaine

de mobilité, du déplacement des traversées ».13

Ma pratique artistique se transforme avec mon déplacement.

Mon corps d’artiste voyageuse passe d’un point à un autre, fragile, dans une sorte de nudité symbolique, et pourtant, dans ce mouvement constant, moi artiste voyageuse ne porte que mes valises, mon identité, mes vêtements. Il n’a pas d’autres biens. 

Julia Lopez 




1 Ángela Garces Montoya, Estetica del viaje espacio tiempo y otredad, Facultad de ciencias humanas y

Económicas, Medellín 1999.



2 Nicolas Bourriaud, Radicant, pour une esthétique de la globalisation, Denoël, 2008, Paris, p. 132.







Jeudi 2 vendredi  3 Décembre 2021

J’arrive en Camargue après 32 heures de voyage, je reviens de Mayotte ou je fais aussi une résidence, mon corps doit opérer une adaptation à 29 degrés de moins.

Lucie a remis la chambre d'artiste comme je l'avais laissée au mois d'août.  Il s’agit de mon premier geste d’habiter, faire de la pièce qui m’a été assignée une vraie chambre, pour se reposer. Mettre des rideaux, des draps, retirer tout type d’objets accumulés, dans cette pièce vide, sorte de grenier, placard, de temps à autre dortoir …  Comment traduire ces actions en geste artistique ? 

Ensuite,  j’ai proposé une série de cartes postales à distribuer à 1000 foyers en Camargue.

 L’hôte volait les archives de cartes postales avant mon départ à Vauvert. Il insiste là-dessus, un, deux, trois quatre, fois : il est en boucle.



Je suis bien, je prends mes repères, je sens une tendresse, l’odeur subtile de draps me rassure, j’ai  ou une heure de bonheur sous cette couverture avant de repartir. Ce n’était pas prévu, mais les hôtes  sont cas contact,  je suis déposée à la ville suivant Vauvert, dans un airbnb à  25 minutes en voiture. Les nouveaux hôtes  parlent, mais  je n’entends rien, je veux juste  m’effondrer sur ce nouveau lit ». 

La nuit, je suis debout, impossible de dormir dans ce canapé lit, je suis en mission bouclage de projet, voilà le texte qui va apparaître sur le verso des cartes postales :



 « Lors de cette résidence un espace m’est attribué chez edit et pollux, à la fois maison familiale et (tiers) lieu en construction, cette maison incarne l'indivision entre la vie et le travail, ici tout est en chantier ! 

Pour répondre à la question, qu'est- ce que c'est habiter ? je me propose de faire de cet pièce "une chambre à moi”, pour cela je pars à la collecte de toutes les matières textiles disponibles dans la maison, il s'agit d’un niveau utilitaire de leur usage dans espace domestique, j’enregistre les histoires racontées par l'hôte de la maison. Dans cette carte postale des couvertures de lit, une serviette, un coussin, des rideaux, des draps, tous des humbles tissus sont mis à l'honneur par un processus d'isolation visuelle, elle arrive chez vous comme la trace d'une expérience esthétique et affective »



Je ne suis pas sûr de la phrase « chambre à moi » J’ai un poing aveuglé.  Je pense à la chambre à soi de Virginia Woolf



 

 

 Samedi 4 décembre 2022

 

Je regarde sur Google « allez de Vauvert à Saint Gilles»  le prochain transport est à 10 :25,

J’aime bien demander au gens c’est une manière de faire du lien dans un nouveau territoire

Trois pas après, en vérifiant l’heure qui indique 10h21 , je fais finalement demi-tour: 



C’est parti, il s’appelle Youssef, il a 45 ans. Son père et sa mère sont marocains, il a un enfant de 8 ans. Après 20 ans de travail dans la logistique, il décide de changer de métier.  Il travaille maintenant dans l’installation de la fibre optique. Il me à ce propos : “C’est une mafia madame, il me laisse au grand portail, je viens voir le home du château.” 

 

Dimanche 5 décembre

J’envoie un message à Édith et Pollux, la structure porteuse de la résidence,



« Bonjour David et Lucie, j’aurai besoin d’une et table d’une chaise, ( ici il n’y en a pas et le propriétaire n’en a pas non plus) je me dit que la petite table se trouvant d’un la chambre de l’artiste , serait bien pour que je puis travailler, je souhaite aller aussi au marché de Saint-Gilles pour faire le cours de ce matin , j'ai été informée qu’ici le marché n’ouvre pas le dimanche. Merci. Julia » 



N’ayant pas de nouvelles des porteurs de la résidence, je me mets en route et je pars à la « chasse » . Le propriétaire du airbnb m’informe qu’il y a un intermarché et à côté  une laverie, pour que je puisse faire ma lessive. 



Pour créer des repères, j’ai décidé de prendre une photo du même arbre à fruit tous les  jours lors de mon passage. J'ai marché pendant 30 minutes. C’est une scène cinématographique:  une laverie avec deux machines à laver et un séchoir. Voilà ! Après la chasse » la rivière avec même des pierres pour sécher le linge. Je fais une photo,  Il ne manque que le soleil. 

Intriguée, je demande à la personne, qui attend à la sortie de ses lessives, la raison pour laquelle elle lave ses affaires ici : 

 - J'avais beaucoup de vêtements, elle me sert de machine d’appoint. 

Avant de partir , elle m’explique le fonctionnement, en me signalant les boutons déglingués, ainsi que les différents programmes de la machine. 

J’attends quelques minutes que la petite machine finisse. Le propriétaire du vêtement n’était pas là, mais il y a laissé son sac probablement pour signaler sa proximité. Il arrive pile poil à la minute 21. Il remarque que j’ai un sac en papier et m’explique que le séchoir ne marche pas depuis longtemps, l' entraînement continue,

- tu dois acheter un sac plastique à 10 centimes. Tu peux aussi acheter la lessive ou bien utiliser celle de la machine. 

il répond aussi à ma question : 

dit-il -moi J’ai une machine à laver, mais elle se trouve dans un local qui a été fermé par le propriétaire, je l'ai mis en procès, ces machines ici ça dépanne...

Il sort de la machine à laver un boule d’aluminium, il m’explique qu’elle permet à la fois d’enlever l’électrostatique des vêtements et d’absorber les odeurs :

dit-il - J’ai appris ça sur YouTube et ça marche, je rajoute du désinfectant et mon propre savon car on ne sait jamais. -Au revoir madame.

Je prépare mes vêtements puis je pars faire les courses à l’Intermarché, des haricots, de la poitrine de porc et du riz, tout pour me sentir chez moi et booster mon esprit. Je ne peux pas changer les circonstances, je suis dans l’exercice de ne pas juger, je veux adopter un angle de vue où tout est parfait !  

 

Lundi 6 décembre

 

Je suis debout la nuit, je mets le matelas par terre et tente de dormir.

Depuis hier je n’ai plus internet, et j’attends l'appel des porteurs de la résidence, avec des bonnes nouvelles sur la table et la chaise, rien pour l'instant ! 



Je pars à la recherche d’Internet, je débarque dans un restaurant « le cartel » ils ferment, dans le secteur il n’ait pas de lieux avec internet, je repasse à côté de la laverie, puis j’achète un fil épais noir en coton, des ciseaux et des aguilles.



J’avais un rendez-vous à 11h pour récupérer le rideau à saint Gilles, je n’y suis pas allé. 

 

Mardi 7 décembre

 

Cette nuit mon sommeil est coupé plusieurs fois, le matin je tourne dans ma tête.  



Allongée, je fais la liste de toutes les pièces à finir lors de ma résidence. Souvent je fais ça les matins avant de démarrer la journée.

Je cherche une nouvelle zone à habiter dans mon imagination. J’ai l’impression d’avoir des particules rose fluo qui se promènent  dans mon cerveau, elles vont partout, déliant et reliant de nouveaux neurones.

Je vais voir toutes circonstances comment parfait, sans jugement, mon cerveau a du mal, mais je me dis que ce sont des pensées qui passent, et que c'est le seul moyen de naviguer dans le présent c’est dans une mode d’acceptation radical.  



Je cherche le bon angle, je repasse plusieurs fois toutes mes idées, je boucle toutes les œuvres dans ma tête en premier. Assise sur le matelas   Je me réveille et écris une liste



Personne ne m’a encore ramené la table.



 

Mercredi 8 décembre 

 

je veux  écrire en journée, en forme de barre américain cette table de 35 X 120 centimètres de large, se trouvant dans cet airbnb ne sert pas de table de travail, ni d’écriture, elle suffit à peine pour un petit déjeuner rapide , les chaises sont très hautes et mesurent  35 X 35 centimètres. 

Je suis fatiguée de travailler sur une table basse, et assise sur le matelas…  

La table et la chaise ne sont  pas encore là…. 










Mendelssohn 

le songe d' une nuit d'été